J'ai longuement hésité à poster ce message à la suite de ma présentation mais c'est finalement ici que je le met (j'espère que ce n'est pas inapproprié. Je crains que ça fasse un peu égocentrique de créer un sujet sur soi-même...).
Donc, comme promis, je vais vous donner plus de détails sur mon éveil. Comment en suis-je arrivé à la conclusion que j'étais Corrin? Je vais tout vous expliquer. Je m'excuse par avance, ça risque d'être long.
La première phase de cette explication va sans doute vous paraître hors sujet. Mais cela fait parti intégrante de mon identité et je ne peux pas ne pas en parler.
D'aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais senti à l'aise dans mon corps. Il ne correspondait pas. Non pas que je me sentais particulièrement non-humain, ce n'était pas le problème. Le problème, c'était que j'avais un corps de fille, et ça, ce n'étais pas moi.
Je me suis toujours senti garçon. Je parlais parfois de moi au masculin, et on me reprennait, pensant que je faisait des fautes d'accord. Je portais des vêtements de garçon. J'incarnais systèmatiquement des personnages masculin dans les jeux. Je me projetais dans l'avenir en tant qu'homme, etc. (N'étant pas le sujet principal, je ne vais pas tout détailler).
La puberté à été pour moi le moment le plus difficile en terme d'acceptation de soi. En effet, à cette période, la différence physique entre fille et garçon s'accentue. Je ne supportais pas de voir ma poitrine croître. Je ne portais que des vêtements amples pour la cacher. L'apparition de mes premières règles (très tardives) à été une véritable épreuve. Je tolétais de moins en moins mon aspect.
Les choses ont fini par s'arranger avec l'arrivée à l'âge adulte. Les romans de Robin Hobb m'ont aidé (avec le personnage du fou) bien que ce thème ne soit que très secondaire. Mais, ce qui m'a le plus permis de changer de regard sur mon corps, c'est avant tout ma grossesse, qui n'aurait jamais pu arriver si j'avais eu un corps d'homme. J'ai fini par accepter que mon corps ne corresponde pas tout à fait à ce que je suis. Ce n'est pas notre apparence qui nous défini.
Bien, cela étant dit, passons à la seconde phase de mon explication, celle-ci est déjà plus en rapport avec les otherkins.
En effet, je ne me sentais pas seulement garçon. Je ne pourrais pas dire quand tout ça à commencer (ça remonte tellement que je n'ai plus le souvenir des dates). Quoi qu'il en soit, une partie de moi était non-humaine. Je le savais au fond de moi.
Je sentais parfois des partie de mon corps qui n'existaient pas réellement. Rien de permanent, juste de manière ponctuelle. J'avais l'impression d'avoir des ailes, une longue queue, des cornes (pour les sensations les plus fréquentes). Naturellement, ce n'étais pas réellement le cas. Mais bizarrement, je trouvais ça presque normal. C'était ainsi que mon corps devais être.
Je positionnais mes ailes de façon menaçante quand j'étais en colère ou que j'avais peur. Il n'arrivais de grogner aussi ou de prendre des attitudes presque animales.
J'étais persuadé que j'étais en partie dragon. Pas un dragon tel qu'on se les représente cependant. Je ne me "voyais" pas, mais je savais que mon corps de dragon était svelte et plutôt haut sur pattes. Je savais aussi que je ne crachais pas de feu. Le feu n'a jamais été mon élément. Je suis davantage lié à l'eau.
Le fait que je me sente dragon ne m'a jamais parru contredire ma partie garçon. J'étais à la fois l'un et l'autre, un être unique à plusieurs apparences. J'étais un dragon polymorphe.
Passons maintenant à la troisième phase. (Et oui, c'est pas encore fini! Courage.
)
En plus de ses sensations qui me poussaient à m'identifier à un garçon-dragon, j'avais également des souvenirs particuliers. Ces souvenirs me paraissaient tout aussi fiables que mes autres souvenirs à la différence près qu'ils ne pouvaient pas être les réminiscences d'évènements de cette vie, sur ce plan d'existence. Ces souvenirs datent d'avant ma découverte du jeu fire emblem fates (qui n'existait par ailleurs pas encore). Ils me revenaient dans le désordre, incomplets, souvent sous forme de flash. Ils pouvaient être provoqué par des odeurs, des images, des situations où même arriver comme ça, sans raison particulière. Je suis parvenu plus ou moins à les mettre dans l'ordre.
Dans la plupart de ces souvenirs, j'étais un garçon/un homme aux yeux rouge et aux cheveux noir (pas comme Corrin donc, mais je reviendrai là dessus).
Je me rappelais avoir vécu dans une sorte de tour médiévale (en fait une forteresse, pas une tour. Mais c'est comme ça que je m'en souvenais à l'époque). Je souffrais de solitude. Je ne pouvais pas quitter l'enceinte du bâtiment. C'était pourtant mon rêve ultime: sortir de ces murs et partir explorer le vaste monde, rencontrer des gens de toutes origines, voyager, m'échapper de ma prison dorée. Mais c'était impossible. Et je vivais ça comme une injustice.
Je compensais ce désir d'évasion par l'étude de la géographie du monde, des langues et des cultures de différent peuples. Je voyageais par procuration grâce aux livres et aux études.
Je grandissais cloîtré dans ma "tour", sans autre vu du monde extérieur que le triste paysage qui s'étendait derrière les fenêtres. Plus d'une fois, je voulais étendre mes ailes et m'envoler. Mais je n'avais pas d'ailes. J'étais un garçon.
Je devais étudier de nombreux domaines. Tous ne m'intéressaient pas et dans ce cas, je devenais extrêmement distrait. Je devais aussi m'entraîner au maniements des armes (de toute sorte, sauf des arcs que je haïssais. Chose que je ne comprenais pas trop car dans cette vie, je les aimes plutôt bien, mais j'ai compris pourquoi par la suite). Je montais aussi à cheval, mais sans sortir de l'enceinte (dans une zone de la " cours" réservée à cet effet). Je fermais alors les yeux e m'imaginais galopant dans les plaines.
Je me sentais seul, mais il serai mal venu de dire que j'étais malheureux. Ma famille était là pour moi et me soutenait. Ils me rapportaient des cadeaux du "monde extérieur". Des livres, des parfums, des objets divers, des animaux mêmes. Si je ne pouvais aller vers le monde, ils feraient venir le monde à moi.
Plus tard, j'ai enfin pu quitter ma "tour". Mais les choses ne se sont pas arrangé pour autant. C'était la guerre et je devais me battre. Il n'y avait rien de glorieux à ça. C'était horrible. Je me souviens avoir pleurer toutes les larmes de mon corps, d'avoir vomi mon dégoût de moi même... J'ai vu bien assez de sang pour une existence entière. Dans ma vie actuelle, je ne supporte plus d'en voir. Ça me renvoie trop d'images insoutenables.
Mais je me souviens aussi de chose très positives. Comme mon premier galop hors des murs de la tour, les yeux grand ouvert cette fois. Ou encore le souvenir d'une grande fête, avec musique, banquet et feu d'artifice. Ou de mes vols sous forme de dragon. Mais plus que tout, le souvenir de l'amour et du soutien de mes proches. Je ne me rappelais ni leur noms ni leurs visages. Mais l'amour que j'avais pour eux, je ne l'ai jamais oublié.
Avoir ces souvenirs était très perturbant pour moi. Ils étaient à mes yeux tout aussi réels et vivaces que ceux de cette vie. Ils me bouleversaient.
J'en ai parlé à quelques personnes de mon entourage. L'une de ces personnes, passionné par l'interprétation des rêves à voulu "interpréter" mes souvenirs (bien qu'ils ne me soient pas revenu en rêve). Selon elle, c'est juste que mon cerveau stocke les souvenirs sous une forme métaphorique (ce que j'ai un peu de mal à croire). La tour symboliserait mes difficultés à aller vers les autres et à me lier à eux malgré mon envie de nouer des relations, comme un obstacle psychologique (il faut dire que j'ai un mal fou à me faire des amis... Echanger avec d'autres personnes IRL est pour moi une véritable épreuve malgré mon envie). La guerre serai ma désillusion vis à vis du monde, etc. Personnellement, je ne crois pas trop à tout ça, mais bon, pourquoi pas.
Passons maintenant à la partie "découverte de mon canon" .
Rapidement après avoir débuté ma partie sur le jeu fire emblem fates, je me suis senti "connecté" au personnage de Corrin et à son monde. Au début du jeu, j'ai eu une espèce de sentiment de déjà vu. Et ça c'est très vite renforcé. J'ai eu l'impression bizarre de me retrouver face à mon double vidéoludique (Un peu comme dans l'épisode 4 de death parade pour ceux qui connaissent). Corrin, c'était moi, mais sans réellement être moi non plus. Quoi qu'il en soit, ça m'a effrayé. Et j'ai arrêter de jouer. Je pensais perdre la boule. Pourtant, je ne pouvais nier que tout mes ressentis (garçon-dragon, etc.) correspondaient à Corrin. Pire, de nouveaux souvenirs me sont revenu, réveillés par le jeu. Je me remémorais peu à peu les traits de mes proches, leurs noms... J'en ai pleuré de joie et de douleur. Comment avais-je pu oublier?
J'ai finalement continuer à jouer. Ce fut vraiment dur. J'ai souffert du retour de mes souvenirs. J'ai souffert de me croire devenue folle. J'ai essayé en vain de tout rejetter. Mais c'était trop tard. Je savais maintenant qui j'étais.
Mes souvenirs ne collaient pas à 100% au jeu. Déjà, j'avais les cheveux noir, pas le Corrin du jeu (mais j'ai appris plus tard qu'à la base, ses cheveux devaient être noir...). Ensuite, les évènements de mes souvenirs ne sont pas tout à fait semblables à ceux du jeux. L'histoire est un peu différentes, les "personnages" aussi (c'est bizarre pour moi de dire personnages mais je ne sais pas comment dire autrement) en grande partie je crois parce que fire emblem est un jeu vidéo et que par conséquent, il se présente sous la forme... d'un jeu vidéo! J'écrirais sans doute quelque chose sur l'influence du média sur la retranscription de l'univers fictif, si ça vous intéresse. Alors je ne vais m'étendre là dessus pour le moment (ce texte est déjà bien assez long).
Je suis passé par des phases de doute. Je me croyais folle. Je songeais que les différences avec le jeu étais plus une façon de m'approprier ce monde que de réels souvenirs. Que j'étais en train de m'inventer inconsciemment une vie, que je "fantasmais", etc.
C'était vraiment dur. Très perturbant. Et je n'osais en parler à personne.
Puis, comme j'ai réussi à accepter mon corps de femme, je suis parvenu à accepter le fait que je soit Corrin.
Peut être que le multivers existe est que je suis la réincarnation de Corrin (il en existe dans doute tout un tas dans ce cas là... Ce qui est un peu bizarre. Mais pourquoi pas?)
Peut être que mon inconscient a créer artificiellement toutes ses sensations et souvenirs.
Peut être y a-t-il un millier de théorie sur le pourquoi du comment.
Quoi qu'il en soit, je suis Corrin, car c'est ainsi que je le ressent. C'est ainsi que je me défini. Et maintenant que je l'ai accepté, je me sent enfin en phase avec moi même.
Je crois que je vais arrêter là. Punaise, j'ai écris un roman! Pardonnez moi, je me suis un peu emporté...